L’asana ou la posture qui mène vers la voie du changement.

Le 07/04/2020 0

« Sthira sukham asana »

Extrait de mon mémoire d'enseignante de yoga...

Par la construction de l’asana, je vis intensément le moment présent, grâce au geste conscient et à l’aide du regard intérieur, je deviens le membre qui est en mouvement. Il est fluide, aérien, harmonieux et rythmé par mon souffle. Je façonne peu à peu l’asana, jusqu’à trouver le juste équilibre entre fermeté et détente.  Je me sens alors existée, reliée, stabilisée et envahie de bien-être.

« Sthira sukham asana » (Aphorisme II – 46, Patanjali, Yoga Sutras)

« Asana : être fermement établi dans un espace heureux »

(selon la très belle traduction de Gérard Blitz)

Dans les Yoga-Sutra de Patanjali, il n’existe qu’un Sutra parlant d’asana. Dans cet aphorisme, Patanjali nous explique le double aspect de la posture, celle-ci doit être en même temps, ferme et confortable. Il s’agit de trouver l’équilibre (sattva entre les deux extrémités rajas et tamas pour être en harmonie.

Adapter la posture à soi, en fonction de ses possibilités de l’instant, dans le respect du corps et de sa morphologie. C’est le yoga qui doit s’adapter à la personne, et non la personne qui doit s’adapter au yoga.

Ce principe de stabilité et d’aisance est applicable dans tous les aspects de sa vie au quotidien.

Par cet équilibre, je trouve une harmonie intérieure dans ma pratique et dans ma vie.

La souffrance est occasionnée par une disparité entre les différents Gunas, trop ou pas assez. Si je mets trop de volontarisme, trop de rajas, dans la réussite d’une posture et que je n’écoute pas mon corps, qui est mon guide, je risque de me faire mal; la non-violence (ahimsa) est l’un des préceptes de la philosophie du Yoga. 

Si au contraire la posture manque de tonicité, elle ne pourra pas être prise, ni maintenue, c’est une question de dosage afin de trouver l’équilibre. La respiration, elle aussi, selon son rythme et son amplitude favorisera l’un des trois Gunas. Une respiration ample et lente amènera une détente, une respiration courte et rapide sera dynamisante.

Voici deux asanas, la première est celle que je pratique chaque jour, j’y trouve beaucoup de force, d’énergie, de stabilité, d’ancrage. Ma respiration établie une relation entre le monde intérieur et extérieur, mon corps, mon esprit, mon souffle s’accordent ensemble en harmonie.

Mon corps fait le lien entre le ciel et la terre, entre le ha et le tha, le côté solaire et le côté lunaire, le yin et le yang. Je me sens connectée à ces énergies comme un relai entre le plus et le moins.

 

yin yang

Dessin d'Alixia Ryo Laforse

Virabhadrasana- Le guerrier 2

J’inspire en avançant d’un grand pas. Le pied vers l’avant, s’oriente vers l’avenir, l’autre ne se déplace pas, mais se tourne d’un quart vers l’extérieur, il est ancré dans le présent.

J’expire… !

J’inspire, j’ouvre et j’aligne mes bras à mes épaules, ils se tendent à l’avant et à l’arrière, symbole de ma vie qui se déroule entre hier et demain, ils reposent sur du vide et pourtant je les sens installés, comme poser sur l’air. Mes paumes de main sont tournées vers la terre.

J’expire, je plie en signe d’humilité mon genoux vers l’avant que j’avance jusqu’ à la hauteur de ma cheville, ma cuisse forme un angle avec ma jambe. Mon pied est perpendiculaire à mon tibia. Par sa forme, la fente avant incarne pour moi la première marche vers mon changement mais aussi, la modestie que l’on doit garder face au « Tout ».

J’inspire, je ressens tout mon centre, il est fort et stable.

 J’expire, bien ancrée sur mes deux pieds, j’équilibre mon poids sur mes deux appuis, je m’abandonne à la force d’attraction de la terre, je sens sa puissance par le contact de mes plantes de pieds posées au sol. Sa gravité me rappelle qu’elle est là pour me soutenir et que je peux m’appuyer sur elle.

Alors que mon buste fait face et ne bouge pas, ma tête se dirige à la rencontre de mon futur, elle se tourne vers mon bras qui est tendu vers l’avant, mon regard se place alors au bout de mes doigts qui me révèle un nouvel horizon.

J’inspire, Tout est là !

Afin de se détacher de Dukkha, ce qui est primordial, c’est notre volonté de changer sa vie, en optant pour de nouvelles habitudes avec une vision du monde différente. Ce qui peut mettre des années car changer demande un effort, une discipline. Il est certainement plus facile de conserver et de continuer de vivre avec des schémas mentaux et comportementaux qui sont devenus des habitudes.

« Le changement n’est jamais douloureux. Seule la résistance au changement est douloureuse. »

Bouddha

20200407 104350

Viparita Karani - La demi-chandelle

Toutes les postures inversées, comme par exemple nous montrent le chemin pour parvenir à Sukha et quitter Duḥkha. C’est aussi un retour vers le Soi.

Dans cette asana, la tête est au ras du sol, symbole d’humilité envers le ‘’Tout’’ avec le regard tourné vers le ciel. L’angle de vision est radicalement inversé et la perception du monde est complètement différente, ce qui nous offre un autre point de vue. Si nous voulons quitter cet état de souffrance, nous devons réagir et prendre dans notre vie, ce virage à 180 degrés qui va nous permettre de faire les changements nécessaires et sortir de notre souffrance.

Difficile aussi, de trouver notre équilibre, alors que tout est à l’envers et semble si lourd à porter. Le yoga de l’énergie, à l’aide du déplacement de la conscience accompagné du regard intérieur et synchronisé avec la respiration, apporte cet équilibre et le calme intérieur.

Les coudes et les épaules servent d’appuis bien stables, le bas du dos est décollé du sol et repose dans mes paumes de mains, les jambes sont tendues, en équilibre, au-dessus de la tête en direction du ciel.

Ma respiration s’est placée dans la zone abdominale, je dirige alors ma conscience et mon regard intérieur sur le bout de mes orteils.

Sur l’inspire, je déplace la conscience et le regard intérieur de mes orteils jusqu’à l’arrière de mon nombril.

Suspension poumon plein, mon attention est toujours fixée à l’ombilic.  

J’expire, le regard intérieur glisse verticalement, traversant le buste, j’amène ma conscience au centre de l’esprit, au point source.

Suspension poumon vide, mon attention est encore placée au point source.

Sur l’inspire, avec le mouvement du regard intérieur, je remonte ma conscience jusqu’au nombril.

Suspension poumon plein, l’attention à l’arrière du nombril.

J’expire, le mouvement du regard intérieur s’élève jusqu’aux orteils, mon attention est à nouveau placée sur le bout de mes doigts de pieds.

A l’aide du mouvement du regard intérieur, je parcours le corps du haut en bas, puisque la posture est inversée, le haut devient le bas et le bas le haut. Les pôles d’énergie s’inversent aussi.

20190213 191246

Dessin de Patricia Laforse Ryo

 

Patricia Laforse Ryo sonothérapeute yoga shakti

L'antidote anti-stress

24/03/2022

La sonothérapie ou thérapie par les sons est un alliage de musique, de relaxation et de soins énergétiques. 
C’est une méthode douce de relaxation profonde qui fait appel aux sons et aux vibrations sonores d’instruments, pour générer du bien-être, de l'harmonie et agir en délicatesse sur le corps et l'esprit. Cette thérapie est dite « holistique » car elle envisage l’individu dans sa globalité.  
Elle est pratiquée depuis des millénaires au Tibet, au Népal et en Inde. 
Les sons n’ont pas tous la même action, certains calment et apaisent et d’autres dynamisent. 
La sonothérapie peut utiliser la voix, des instruments en métal (bols tibétains, gong et diapasons) des instruments en cristal (vaisseaux, pyramides, cloches) mais aussi d’autres outils comme les carillons, tambours, bâtons de pluie etc…

Lors d’une séance individuelle, certains de ces instruments peuvent entourer le consultant. Cet enveloppement par les sons est appelé bain sonore. C’est une immersion relaxante et insolite dans une harmonie de tonalités et de vibrations aux vertus différentes. Elle permet d’atteindre un état modifié de conscience, semblable à celui de la méditation.
Les résonnances des instruments activent dans notre cerveau les ondes cérébrales bénéfiques à la détente et à la sérénité, qui sont produites lors de la méditation. Cet influx nerveux circule de façon rythmique. Mesuré par un électroencéphalographe (EEG) il se traduit en ondes.  
L’intensité de l’activité cérébrale se manifeste par des fréquences en hertz.
Utiliser en séance collective, le bain sonore peut-être comparé à un concert méditatif. 

Essai 17

La yourte de yoga shakti

22/08/2020

Pourquoi ai-je choisi de donner des cours de yoga dans une yourte ?

Il suffit d’observer ce qui se présente autour de nous pour s’apercevoir que le cercle fait partie intégrante de notre univers, de notre planète, de notre corps. Du macrocosme au microcosme, la forme ronde compose en grande partie notre monde intérieur et extérieur. Elle est d’ailleurs tellement habituelle que nous n’y prêtons même plus attention dans notre quotidien ! Quel dommage ! Et si pour une fois, vous preniez quelques minutes pour observer toutes ces formes circulaires qui se présentent à vous ! Peut-être qu’il y en a une qui vous appelle plus que les autres ?

Vous constaterez que le cercle se manifeste très largement dans l’environnement moderne ainsi que dans la nature.

Du monde de l’invisible, comme nos cellules qui composent notre corps ou les atomes qui constituent chaque objet, jusqu’au monde du visible, les fleurs, le soleil, la lune ou l’onde circulaire qui se propage à la surface de l’eau lorsque qu’on jette un caillou.

Depuis mon enfance, j’ai toujours été attirée et sécurisée par les formes rondes, car il y a vraiment un sentiment de douceur, d’harmonie et de protection qui s’en dégage.

Et quand j’observe un cercle, je vois un tout qui n’a ni commencement ni fin, ce qui lui donne une dimension dynamique de mouvement, symbole d’infini et d’éternité. Il représente le cycle de vie et de renaissance.

Depuis des millénaires, le cercle rassemble les êtres humains. Les habitats circulaires, lieux de vie familiale, (huttes, igloos, yourtes, tipis…) sont toujours utilisés par de nombreuses peuplades. Les hommes se mettent en cercle, pour partager, se concerter, prier, chanter, danser, méditer. Il y a une forme d’unité, d’union et d’équilibre qui se crée où chacun trouve sa place.

L’année dernière, j’ai décidé de m’agrandir, par conséquent, en toute logique, mon choix s’est porté sur une structure ronde ayant un faible impact sur l'environnement, afin d’y aménager mon studio de yoga. Etant donné que je ne pouvais pas mettre d’igloo dans mon jardin, la yourte fut mon coup de cœur ! La première fois que je suis entrée dans cet habitat mongole, j’ai senti immédiatement qu’il n’y aurait aucun autre endroit plus extraordinaire pour pratiquer le yoga. L'énergie du lieu invitait à lâcher, ressentir, observer et ralentir.

C’est à partir de là que naquit mon projet.

Quelques années plus tard, nichée au milieu du jardin, la yourte s’est peu à peu matérialisée, le rêve est devenu réalité. Cette grande tente aux courbes arrondies, très féminine a enfin pris possession des lieux.

L’atmosphère intérieure est très apaisante et invite à se recentrer. L’ambiance est chaleureuse et enveloppante, on s’y sent comme dans un cocon, très proche de la nature mais en même temps à l’abri des intempéries.

...

​Au plaisir de vous accueillir dans ce voyage à la rencontre du

Moi profond...

Patricia Laforse Ryo, enseignante de yoga de l'énergie

 

yourte yoga-shakti

Yamas et niyamas

Yama et Niyama

26/04/2021

Les yoga sūtras de Patañjali

Les yoga sūtras de Patañjali ont probablement été rédigés entre 200 av. J.-C. et 500 apr. J.-C. C’est un recueil de 195 phrases brèves, des aphorismes, destinées à être aisément mémorisées pour faciliter la transmission orale et chantée. Ce manuel de référence de yoga est rédigé en Sanskrit (langue ancienne de l’Inde, équivalente au latin pour la France) dont il existe bon nombre de traductions. C’est un texte fondateur philosophique du yoga, il est découpé en 4 chapitres (pada).

  • Chapitre I. – SAMADHI PADA

Le chemin par le yoga vers l’unité de conscience profonde. 

  • Chapitre II. SADHANA PADA

La méthode, la mise en œuvre par des moyens pratiques, physiques et psychiques, pour créer ce processus de transformation et atteindre l’unité de conscience.

  • Chapitre III. – VIBHUTI PADA

L’accession à de nouveaux niveaux de conscience par les effets de la délivrance, de la dualité et le renoncement nécessaire et absolu à ses pouvoirs, pour atteindre la libération ultime.

  • Chapitre IV. – KAÏVALYA PADA

La suprême liberté ; l’isolement de la conscience dans sa forme originelle.

Ajouter un commentaire